Maison paille dans les Volcans: mai 2011

Lorsque nous disons aux personnes que nous rencontrons que nous bâtissons une maison en paille, la majorité de ces personnes nous questionne : "Mais comment faites vous avec les rongeurs ? Ils ne viennent pas se mettre dans la paille ?"

Certes, les rongeurs peuvent être un problème dans la construction en paille : cependant, ce qui attire les rongeurs ce n'est pas forcément la paille mais plutôt les graines qui sont restées dans la paille. Il est vrai que la paille doit être un lit vraiment douillet pour un petit rongeur.

Le second vrai problème de la construction en paille : l'humidité !

La paille est un matériau perspirant (qui laisse passer la vapeur d'eau)... mais il y a des limites !

L'un des endroits où l'eau peu s'infiltrer dans la paille : c'est les fondations... plus connu sous le nom de remontées par capilarité (phénomène qui se produit quand on trempe juste un bout de sucre dans le café : le sucre devient tout noir alors qu'il n'a pas été complètement immergé). Ce phénomène n'est pas exclusif aux maisons en paille mais peut s'avérer destructeur s'il n'est pas correctement traité.

Pour pallier le problème des rongeurs et de l'eau qui remonte des fondations, voici l'artifice que nous avons mis en oeuvre: La dalle bois/paille est surélevée de 20 cm par rapport au sol fini. Le dessous de la dalle doit être suffisamment ventilé pour éviter une stagnation prolongée d'eau.

De leur coté, les rongeurs ont un mur de 20 cm à escalader avant de buter contre un plafond de fermacell. On verra ce que cela donne dans le temps... les rongeurs sont des malins!

Le goudron sur les longrines représente le sol fini - Les murs de la maison s'élèvent au dessus de ce vide (déport de 45cm par rapport aux longrines)

Nous avons rencontré un petit souci avec le fermacell sous les solives. Etant donné qu'elles sont en bois massif, elles ont un peu travaillé cet hiver. Le fond des caissons de la dalle commençaient à fléchir à 3 points ponctuels. Lorsque nous avons vissé le plancher OSB dans les solives, cela a aussi dû contribué à générer des efforts supplémentaires qui ont comprimé la paille contre les fonds de caissons.
Nous avons "soigné" ça en ajoutant des tasseaux vissés sous le fermacell hydro

Tasseaux vissés dans le fermacell hydro et les solives

Bonjour à tous !
Le temps passe, passe, passe... et je n'ai pas beaucoup de temps pour mettre à jour le blog. Une petite mise à jour s'impose !

Après avoir isolé le toit, nous avons réalisé la dalle que nous avons aussi isolé en paille.

Petit historique de notre réflexion:
Au début de notre projet, je souhaitais réaliser la maison sur terre-plein avec une dalle béton de 15cm et profiter ainsi de l'inertie thermique donnée par la terre. J'étais (et suis toujours) convaincu que la description faite par Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey dans leur livre ("La conception Bioclimatique") => Hérisson ventilé - géotextile - couches croisées de liège - Dalle béton 15cm + Isolation périphérique de la dalle

Oui mais voilà !... quand je me suis davantage penché sur le sujet, j'ai constaté que la mise en oeuvre de tout ça risquait de prendre beaucoup de temps. C'est pas donné à tout le monde de faire ça (et de le faire bien évidemment). A chacun son métier. Je ne suis pas maçon et l'intervention d'un artisan nous aurait plombé le budget ! Il est inutile de construire le projet de sa vie sur des fondations instables.

Voici un "éclaté" de la mise en oeuvre pour une construction sur terre-plein

Eclaté d'une dalle sur terre-plein

Description du schéma de haut en bas:

- 1 rang de brique monomur avec bande anti-salpètre sur le dessus pour éviter les remontées d'eau par capilarité

- Dalle béton 15cm

-Couche de liège pour l'isolation périphérique de la dalle

- 2 couches de liège croisées

- Géotextile (déporté sur la gauche)

- Couches de gravier de différentes granulométrie

- Longrines + semelle

Vue en coupe (sans dalle)

C'est à peu près ce que j'envisageais avant de basculer vers une solution "Dalle isolée sur vide sanitaire".

De la solution présentée à travers ces 2 schémas, je pensais seulement déporter la couche de liège d'isolation périphérique à l'extérieur des longrines.

Changeant d'avis sur la conception de la dalle, je suis allé solliciter le charpentier et le maçon pour avoir un appui technique concret et aussi des devis !

Coté maçonnerie, j'ai pensé remplacer les longrines par des plots béton (consommation de 7m3 de béton au lieu de 13m3 avec une solution longrines). Nous avons finalement conservé les longrines pour avoir un vide sanitaire "fermé" sur conseils du maçon et du charpentier: cela évite en effet une accumulation de neige (et donc d'humidité) sous la maison en période hivernal.

En ce qui concerne la dalle bois isolée paille, le coût était finalement sensiblement moins chère qu'une solution maçonnée mais avec une mise en oeuvre qui me paraissait bien plus à notre portée : d'où la solution suivante conçue en collaboration avec le charpentier.

Description de bas en haut:

-Longrines maçonnée

- Lisse basse + bande anti-salpètre

- Fermacell Hydrofuge cloué sous les solives

- Solives en bois massif (moins cher que poutres I) 6cm x 36cm

- Fermacell entre les solives reposant sur le Fermacell hydro (pour faire le fond de caisson tout en assurant une continuité de matière coté vide sanitaire)

- Mult bottes de pailles entre les solives

- Plancher OSB3 18mm

- Chape liquide d'anydrite (matériau à base de plâtre utilisé pour les chapes utilisant un plancher chauffant : jusqu'à 1000m² sans joint de dilatation selon l'entrepreneur qui l'a réalisé ! Meilleure inertie thermique que le béton)

Mise en oeuvre à travers quelques photos