Un peu de Pub...

Cette année encore aura lieu la fête de l'énergie, initiée par l'ADEME - du 14 au 21 octobre 2011. Les 15 et 16 Octobre sont consacrés aux visites de chantiers qui ont été retenus pour montrer des cas concrets.

Plusieurs thèmes sont abordés:

• Energies renouvelables
• Eco-matériaux
• Systèmes constructifs performants
• Dispositifs innovants

Je ne souhaite pas influencer les plus curieux mais si vous vous inscrivez au chantier N°18... nous nous ferons un plaisir de vous accueillir !

06_Isolation des murs (Partie 1)

Dernière partie à isoler en paille... les murs !

Après plusieurs lectures (livres et Internet) nous nous sommes concentrés sur une technique de construction en paille. Cette technique s'appelle CST (Cellules Sous Tension): Méthode importée en France par Tom Rijven. Ce brave hollandais a publié un livre aux éditions goutte de sable: "Entre Terre et Paille"

Voici le lien pour commander ce joli livre - bilingue français/anglais s'il vous plaît !!!
http://www.gouttedesable.com/architecture-techniques-entre-paille-terre-p-33.html

Après avoir bouquiné, j'ai entrepris d'être volontaire sur un chantier participatif, dans l'association où Tom Rijven et bien d'autres professionnels ont eu la brillante idée de transmettre leur savoir, leurs connaissances, et leurs expériences dans la construction en paille.

Cette association s'appelle Botmobil: De nombreux chantiers sont proposés, des photos illustrent très bien la construction en paille et tout ce qui va autour, notamment les enduits terre. Le mieux est de se rendre directement sur le site Internet: Tout y est !
http://www.botmobil.org/

Revenons à nos moutons... ou plutôt à nos murs isolés en paille : Dans la technique CST, il est nécessaire de créer une ossature bois dans laquelle viendront se glisser le bottes de paille.

Assemblage au sol de l'ossature légère

Les montants sont espacés de 60cm... et les bottes de paille font environ 64cm : Autant vous dire qu'une fois en place, elles ne risquent pas de s'enfuir !

On relève le tout !

Et là on voit que l'ossature bois pour les bottes de paille est située du coté extérieur à l'ossature porteuse... d'où le nom d'isolation par l'extérieur !

Vue sur l'ossature bois pour les murs paille (mur NORD)

Les réservations pour les menuiseries extérieures sont réalisées dans cette ossature. Coté NORD, nous avons limité les ouvertures à 2 petites fenêtres oscillo-battantes.

06_Isolation de la dalle : Les p'tits détails

Lorsque nous disons aux personnes que nous rencontrons que nous bâtissons une maison en paille, la majorité de ces personnes nous questionne : "Mais comment faites vous avec les rongeurs ? Ils ne viennent pas se mettre dans la paille ?"

Certes, les rongeurs peuvent être un problème dans la construction en paille : cependant, ce qui attire les rongeurs ce n'est pas forcément la paille mais plutôt les graines qui sont restées dans la paille. Il est vrai que la paille doit être un lit vraiment douillet pour un petit rongeur.

Le second vrai problème de la construction en paille : l'humidité !

La paille est un matériau perspirant (qui laisse passer la vapeur d'eau)... mais il y a des limites !

L'un des endroits où l'eau peu s'infiltrer dans la paille : c'est les fondations... plus connu sous le nom de remontées par capilarité (phénomène qui se produit quand on trempe juste un bout de sucre dans le café : le sucre devient tout noir alors qu'il n'a pas été complètement immergé). Ce phénomène n'est pas exclusif aux maisons en paille mais peut s'avérer destructeur s'il n'est pas correctement traité.

Pour pallier le problème des rongeurs et de l'eau qui remonte des fondations, voici l'artifice que nous avons mis en oeuvre: La dalle bois/paille est surélevée de 20 cm par rapport au sol fini. Le dessous de la dalle doit être suffisamment ventilé pour éviter une stagnation prolongée d'eau.

De leur coté, les rongeurs ont un mur de 20 cm à escalader avant de buter contre un plafond de fermacell. On verra ce que cela donne dans le temps... les rongeurs sont des malins!

Le goudron sur les longrines représente le sol fini - Les murs de la maison s'élèvent au dessus de ce vide (déport de 45cm par rapport aux longrines)

Nous avons rencontré un petit souci avec le fermacell sous les solives. Etant donné qu'elles sont en bois massif, elles ont un peu travaillé cet hiver. Le fond des caissons de la dalle commençaient à fléchir à 3 points ponctuels. Lorsque nous avons vissé le plancher OSB dans les solives, cela a aussi dû contribué à générer des efforts supplémentaires qui ont comprimé la paille contre les fonds de caissons.
Nous  avons "soigné" ça en ajoutant des tasseaux vissés sous le fermacell hydro

Tasseaux vissés dans le fermacell hydro et les solives

06_Isolation de la dalle

Bonjour à tous !
Le temps passe, passe, passe... et je n'ai pas beaucoup de temps pour mettre à jour le blog. Une petite mise à jour s'impose !

Après avoir isolé le toit, nous avons réalisé la dalle que nous avons aussi isolé en paille.

Petit historique de notre réflexion:
Au début de notre projet, je souhaitais réaliser la maison sur terre-plein avec une dalle béton de 15cm et profiter ainsi de l'inertie thermique donnée par la terre. J'étais (et suis toujours) convaincu que la description faite par Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey dans leur livre ("La conception Bioclimatique") => Hérisson ventilé - géotextile - couches croisées de liège - Dalle béton 15cm + Isolation périphérique de la dalle

Oui mais voilà !... quand je me suis davantage penché sur le sujet, j'ai constaté que la mise en oeuvre de tout ça risquait de prendre beaucoup de temps. C'est pas donné à tout le monde de faire ça (et de le faire bien évidemment). A chacun son métier. Je ne suis pas maçon et l'intervention d'un artisan nous aurait plombé le budget ! Il est inutile de construire le projet de sa vie sur des fondations instables.

Voici un "éclaté" de la mise en oeuvre pour une construction sur terre-plein

Eclaté d'une dalle sur terre-plein

Description du schéma de haut en bas:

- 1 rang de brique monomur avec bande anti-salpètre sur le dessus pour éviter les remontées d'eau par capilarité

- Dalle béton 15cm

-Couche de liège pour l'isolation périphérique de la dalle

- 2 couches de liège croisées

- Géotextile (déporté sur la gauche)

- Couches de gravier de différentes granulométrie

- Longrines + semelle

Vue en coupe (sans dalle)

C'est à peu près ce que j'envisageais avant de basculer vers une solution "Dalle isolée sur vide sanitaire".

De la solution présentée à travers ces 2 schémas, je pensais seulement déporter la couche de liège d'isolation périphérique à l'extérieur des longrines.

Changeant d'avis sur la conception de la dalle, je suis allé solliciter le charpentier et le maçon pour avoir un appui technique concret et aussi des devis !

Coté maçonnerie, j'ai pensé remplacer les longrines par des plots béton (consommation de 7m3 de béton au lieu de 13m3 avec une solution longrines). Nous avons finalement conservé les longrines pour avoir un vide sanitaire "fermé" sur conseils du maçon et du charpentier: cela évite en effet une accumulation de neige (et donc d'humidité) sous la maison en période hivernal.

En ce qui concerne la dalle bois isolée paille, le coût était finalement sensiblement moins chère qu'une solution maçonnée mais avec une mise en oeuvre qui me paraissait bien plus à notre portée : d'où la solution suivante conçue en collaboration avec le charpentier.

Description de bas en haut:

-Longrines maçonnée

- Lisse basse + bande anti-salpètre

- Fermacell Hydrofuge cloué sous les solives

- Solives en bois massif (moins cher que poutres I) 6cm x 36cm

- Fermacell entre les solives reposant sur le Fermacell hydro (pour faire le fond de caisson tout en assurant une continuité de matière coté vide sanitaire)

 - Mult bottes de pailles entre les solives

- Plancher OSB3 18mm

- Chape liquide d'anydrite (matériau à base de plâtre utilisé pour les chapes utilisant un plancher chauffant : jusqu'à 1000m² sans joint de dilatation selon l'entrepreneur qui l'a réalisé ! Meilleure inertie thermique que le béton)

Mise en oeuvre à travers quelques photos

Aperçu du Fermacell hydro cloué sous solives + mise en place du Fermacell pour faire le fond des caissons

Coté vide sanitaire

Mise en place de l'isolation... en bottes de paille !

Mise en place de l'isolation suite...

Mise en place de quelques gaines électriques dans les entailles prévues en bout des solives

Travail minutieux de bourrage paille autour des réservations et nettoyage du dessus des solives

Mise en place du plancher OSB (The gruyère qui est rentré pile poil au milieu des réservations: chapeau Papa !)

Voilà le résultat !

Un grand merci à Bugne, J-V, Supa, Papa et Beau-Papa pour ce long travail!

06_Isolation du toit

Jusque là on a pas beaucoup forcé mis à part pour ramasser les bottes de pailles.

Le premier boulot sur la maison fût d'isoler le toit avec des bottes. Enfin avant de commencer, il a fallu trouver un moyen de les grimper sur le toit... Autant vous dire que ça s'est pas fait tout seul !!!

Après mult tentatives (treuil, toboggan...), nous nous sommes résignés à monter les bottes... à la main !!!

Tentative avec un treuil... d'une lenteur extrême :-(

Etape 1: Rapprocher les bottes de paille au pied de la maison
Etape 2: Monter les bottes une à une à l'échelle coté NORD (là où le toit est le plus bas [environ 3m])

Merci Mika pour le coup de main... ce fût bref mais très efficace !

Etape 3: Accrocher la botte à un grappin
Etape 4: Un gars, sur le faîtage, tire sur la corde et le grappin pour hisser la botte jusqu'au faîtage. Les chevrons + OSB servent de toboggan et guident la botte
Etape 5: Distribuer les bottes coté Nord et Sud

Versant NORD

Versant SUD

Etape 6: Bourrer de paille les moindres interstices

Le père qui joue les équilibristes

300 et quelques bottes plus tard (1 semaine à 2), nous voilà avec le toit partiellement isolé. Je vous passe les détails de la mise en place - délicate - de la bâche agricole (12m x 21m) qui pèse un âne mort. Enfin elle aura été très efficace.

Résultat des courses: On a perdu 4kg chacun en moins d'une semaine. Et comme dit le père: "J'aimerais bien être plus vieux de 6 mois !". Tâche très physique pour débuter le chantier... heureusement que ce n'était que le début ;-) !!! Je vous rassure, le reste des travaux aura été physique mais bien moins que cette première semaine !

A bientôt pour de nouveaux messages !

04_Caissons de toit

Une fois l'ossature porteuse mise en place, le charpentier a préfabriqué des caissons de toit (chevrons de 35cm fermé coté intérieur par de l'OSB 10mm).
Le chauffeur est venu avec une remorque derrière un 6 roues et a fait une manœuvre incroyable pour reculer son chargement au pied de la maison !!! Chapeau ;-)

La remorque avec les caissons de toit

Ensuite, il a fallu correctement positionner les élingues sur les caissons de manière à leur donner l'inclinaison qu'ils auront sur la maison. Le chauffeur fait le reste à distance avec sa super grue, sa super télécommande sans fils... et sa dextérité !! Bon c'est vrai qu'il n'était pas tout seul. Ses collègues ont fait du super boulot pour l'ajustage des caissons sur l'ossature porteuse.

Différentes vues de la pose des caissons

Grandeur nature c'est hallucinent ! A ce moment là, la maison se monte vraiment vite. Il est un peu difficile de se rendre compte des volumes intérieurs car c'est l'hôtel des courants d'air mais ça fait un bien fou au moral de voir ses idées prendre forme.

06_La maison... en bottes détachées

Entrons dans le vif du sujet... la paille !!!

Nous avons décidé d'isoler la maison du sol au plafond... alors autant vous dire qu'il en a fallu de la botte de paille. Je peux vous assurer qu'on a pas chaumé ! (elle était facile celle-là ;-) !!! ). Un grand merci à Bugne, Flo, Nerrick, Supa et Will qui ont transpiré à (très) grosses gouttes pour venir à bout des 1370 bottes que nous avons ramassé en pleine cagna !

Les bottes de paille juste bottelées

Il est très important de bien calibrer les bottes sinon c'est du travail supplémentaire qui s'annonce lors de leur mise en place. Dans le cadre de notre projet, les bottes faisaient 35cm x 45cm x 65cm pour un poids de 9kg. Cela représente une masse volumique proche de 100kg/m3.

Un condensé de photos des 2 jours pendant lesquels certains d'entre nous on fait leur baptême de tracteur + remorque.

Christian en plein bottelage

La botteleuse (un peu capricieuse... mais paraît-il qu'elle n'avait pas tourné depuis quelques années)

"The" chargement (le dernier)

Déchargement des bottes dans les containers

Déchargement des containers sur le terrain (Merci à Béber, Bruno, Bugne, Cédric, J-V, Will)

Enfin je ne saurais terminer cet article sans remercier Didier, Marie-Claire et leurs enfants qui nous ont chaleureusement accueillis et encouragés dans notre projet de construction. Merci pour votre gentillesse, merci de nous avoir prêté tracteurs, remorques, containers... sans oublier les très nombreux ravitaillements en eau, merci à Christian pour le bottelage, et merci pour cette jolie paille ! Bon courage dans votre projet de maison à vous aussi.